3)Risques du laser

Malgré ses avantages, enlever un tatouage au laser présente quelques points négatifs.
Il y a des contres indications : L'expositions solaires dans les 15 jours qui suivent ou qui précèdent les séances, la prise de médicaments qui produisent des allergies ou à base de bêta-carotène, la dermatose photo déclenchée ou photo aggravée (lupus …), la grossesse (Certains médicaments (rétinoïdes car ils induisent des troubles de la cicatrisation, traitements dits photo sensibilisants comme certains anti-inflammatoires ou antibiotiques ...)), les attentes irréalistes, une infection sur la zone à traiter.
Les lasers de détatouage ont un effet sur la peau et surtout sur le pigment. Cet effet, violent, est susceptible de provoquer des réactions secondaires ou des complications.
Les complications les plus fréquentes sont : Les réactions allergiques, les cicatrices (dont chéloïdes), l'hyperpigmentation post-inflammatoire, l'exposition d'un pigment traumatique de type poudre d'arme à feu, la dépigmentation pouvant être définitive (pigment de la peau enlevé), un tatouage fantôme (il peut être observé si l’épiderme avait été auparavant traumatisé par le tatouage, ce qui entraîne un aspect velouté de la peau, caractéristique des tatouages professionnels très denses et très noirs, comme les bracelets de type Maori autour du bras.), la réaction allergique, la couleur qui vire sans transparaître, la couleur composée de plusieurs pigments dont tous ne réagissent pas au laser, les brûlures liées à un mauvais réglage du laser, les infections relevant de conditions d’hygiène non respectées.

Pour le retrait de maquillage permanent des lèvres, cela nécessite toujours un test préalable. Les pigments roses qui le composent sont à base d’oxyde de fer et l’impact laser le convertit en oxyde ferrique.
Elle se manifeste par le virage des pigments roses en noirs, un phénomène transitoire qui peut durer pendant plusieurs mois.
Il peut également y avoir un syndrome compressif (ischémique) des tatouages circulaires (doigts, chevilles, poignets), ce syndrome nécessite une urgence chirurgicale. Il arrive aussi qu'il y ait une projection de matières biologiques sur les opérateurs lasers (accident d'exposition au sang). Plus souvent décrits avec les tatouages rouges, des œdèmes de Quincke ont été observés lors des séances de détatouage chez des patients allergiques à leur propre tatouage.
Un aspect de flétrissure ou "frisure" de l’épiderme est beaucoup plus fréquent si l’intervalle de 2 mois entre chaque séance n’a pas été respecté ou que le laser avait une puissance trop élevée.
Les effets secondaires sont très limités, et lorsqu'ils existent, sont transitoires quand le traitement est bien fait. Toutefois, l’utilisation de lasers rubis ou alexandrite, dont les longueurs d’onde sont fortement absorbées par la mélanine de l’épiderme, peut conduire à des hypo pigmentations (disparition des pigments de la peau), et quelquefois à des hyperpigmentations sur les peaux foncées.
La couleur de la peau intervient aussi dans la qualité du résultat. Il existe un risque de dépigmentation définitive ou de cicatrice sur les peaux noires et asiatiques.
Si le laser réussit à effacer des tatouages sur l’épaule, le bras ou la cuisse, cela devient plus compliqué sur la poitrine. Il faut également faire attention aux tatouages esthétiques (maquillage) du contour des lèvres, de la ligne des sourcils ou des aréoles mammaires. Les pigments de couleur chair à base d’oxyde de fer deviennent paradoxalement noirs avec le laser et deviennent ineffaçables.
Le médecin peut utiliser un autre laser, le laser Erbium, qui “épluche” la peau, ou proposer une chirurgie. Mais, dans les deux cas, ce détatouage laissera des cicatrices.
Les points à respecter pour limiter les complications sont :
-L’espacement des séances d'au moins 2 mois pour limiter le risque cicatriciel
-Nettoyer la peau avant tout acte laser et prendre les précautions d'usage pour prévenir les accidents d'exposition aux produits biologiques
-L’application d'un pansement gras le temps de fermeture de l'épiderme ou de la chute des croutes
-Faire respecter au patient l'éviction solaire après le traitement pour ne pas gêner la cicatrisation
-Ne traiter qu'un patient sans bronzage pour ne pas léser les mélanocyte (risque de dépigmentation définitive)
-Traiter par étapes les tatouages circulaire pour éviter les syndromes de loges ischémiques
-Bien évaluer le risque allergique chez le patient et savoir attendre avant de la laisser repartir
-Faire des tests sur de petites zones pour évaluer le comportement du tatouage
-Prévenir les patients des possibilités de complication et les éduquer à les reconnaître.
Il ne faut donc pas surévaluer les risques, mais simplement prendre conscience que tout traitement laser comporte toujours une part de risques.